SOUVENIRS
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J'avais 10 ans à l'époque. J'étais déjà pourtant un grand fan de Bob, que je connaissais - grâce à mes parents - depuis quelques années. C'était une occasion à ne manquer pour rien au monde, d'autant que la presse ne tarissait pas de rumeurs plus alarmistes les unes que les autres à propos de l'état de santé du grand Rasta. On disait Bob bien malade, et peut-être même que cette tournée serait la dernière avant longtemps, voire la dernière tout court ! C'est pour cela que le jour d'ouverture de la
billeterie, mon père s'arrangea pour faire le pied de grue à la caisse, afin
de rafler quatre précieux billets. Les places s'arrachèrent en quelques
heures... |
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Vers 21h30, le stade était quasi-rempli, l'air déjà bien chargé de fumée bleue et nous, verts d'impatience. Tout à coup, le coeur a fait BOUUMMM : un rasta monte sur scène. De loin (nous étions à 30-35 mètres du podium), n'importe quel Rasta ressemblerait à Bob ; 16000 personnes vidèrent leurs poumons d'un coup ! Le Dread baragouina quelques mots d'anglais, et comme je n'y comprenais rien, je me suis dit "ca y est, le concert est annulé !". Il s'agissait juste d'un frère qui venait nous présenter le spectacle et nous souhaiter une bonne soirée. Et BAM : les WAILERS entrent en scène, alors que le soleil finit de dire "au revoir". La clameur d'une telle foule est véritablement impressionnante. Suivent les I-Threes, telles trois sirènes africaines. La plupart des musiciens portaient le génial blouson vert-jaune-rouge que l'on voit sur les photos de cette dernière tournée. La musique commença et on se sentit
littéralement soulevé par l'énorme son de basse d'Aston Barrett. Mais
toujours pas de Bob en vue. Les I-Threes assuraient en fait la
première partie du show. Elles interprétèrent quelques-uns des titres à
succès venant de leurs albums respectifs : That's The Way (Jah Jah planed it), Many Are Called, etc... Une bonne demie-heure de spectacle et une sacrée entrée
en matière. |
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Le concert reprit son rythme. Bob enchaînait les succès et les moments de bravoures, fidèle à lui-même et à sa réputation, dansant comme un fou sur les passages dub, faisant tournoyer ses locks pour défier Babylone (une image que je n'oublierai JA-MAIS !!)... Les Wailers derrière étaient un peu statiques, mais ils assuraient un reggae sans faille. Et cette basse, cette basse! |
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Au bout d'une heure et demie, ils quittaient déjà la scène. Le public, complice, rappela encore et encore, et Bob revînt, seul, avec sa magnifique Ovation Adamas. Il entonna seul Redemption Song, et il y eut un moment d'émotion très fort ; on le regarda chanter tout en sachant qu'il ne lui restait plus très longtemps à vivre.
Au milieu du morceau, Seeco le percussioniste regagna ses instruments
et accompagna Bob, bientôt suivi par Carlton Barrett, puis par
tous les Wailers, pour finir le morceau d'une manière grandiose. Je me
disais qu'ils allaient encore en chanter une ou deux, puis basta ! Frank A-C
PS : un document sur la dernière tournée existe en vidéo
(difficile à trouver cependant) : il s'agit de "Bob Marley Live in
Concert - Dortmund 1980", par le réalisateur allemand Stefan Paul. CHANSONS INTERPRETEES : Bob Marley & The
Wailers : Intro - Natural Mystic - Positive
Vibration - I Shot The Sheriff - War/No More Trouble - Zimbabwe - Zion Train
- No Woman No Cry - Jamming - Exodus - Redemption Song - Natty Dread - Work -
Kaya - Roots, Rock, Reggae - Is This Love - Could You Be Loved - Kinky Reggae
- Get Up, Stand Up |